Repaire noble de Lascaux, puis Fon Laroche

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

La mention la plus ancienne de l' "hostel de Las Coulx", repaire noble relevant de la châtellenie de Montignac, remonte à l'année 1400. De l'édifice de cette époque subsistent les murs (le bâtiment principal actuel) et quelques vestiges significatifs. Dans le mur gouttereau nord, deux grands arcs en plein-cintre sont visibles, dont l'un correspond, à l'intérieur, à un dressoir en meuble d'attache en arc brisé disposé à côté de la cheminée (remaniée) de la grande salle seigneuriale au rez-de-chaussée surélevé. Dans le mur gouttereau sud, le meneau et l'appui (bûché) d'une baie géminée, éléments noyés dans la maçonnerie, datent également de cette époque. D'autres éléments indiquent qu'une campagne de réaménagement importante eut lieu au cours des années 1510 ou 1520 : une meurtrière à la française pour armes à feu légères à côté du portail d'entrée de la cour du manoir ; une fenêtre située dans le mur gouttereau sud et une porte percée au pied de la tour d'escalier en vis, toutes deux munies de moulures à listels et bases prismatiques dans l'ébrasement ; à l'intérieur, la cheminée de la grande salle (dont le manteau a été retouché au début du XXe siècle) et la cheminée de la grande chambre (qui a perdu sa hotte), chacune d'elles aussi munie de piédroits à moulures prismatiques et d'un placard situé à côté. Le propriétaire au tournant du XVIe siècle est Antoine du Cheylar, mentionné en 1490 puis en 1503 comme seigneur "de Lascoulx". Avant 1536, la propriété est détenue en co-seigneurie : les propriétaires sont Antoine du Cheylard, déjà cité, et Antoine de Reilhac, aussi seigneur de Belcayre et de Salignac, qui sont les probables commanditaires de l'importante reconstruction de cette période. Ce sont peut-être leurs armes qui figuraient autrefois dans les trois écus du linteau de la porte d'entrée (elles sont bûchées). Le domaine passe ensuite en totalité à la famille de Reilhac, qui le conservera jusqu'au XVIIIe siècle. La description la plus ancienne conservée du domaine date du 30 décembre 1667 : à ce moment, Jean de Reilhac rend aveu pour l'ensemble de son domaine qui comprend notamment une "maison noble", un pigeonnier "dans la vigne", une métairie avec sa grange, un "moulin à blé séparé avec son escluse" et la "montagne joignante le chemin allant du village de la Saladie à la ville de Montignac" (la colline renfermant la grotte de Lascaux). En janvier 1711, Marguerite de Reilhac, demoiselle de Montmège, vend "le domaine noble de Lascaux" à Jean de Labrousse, sieur du Rocq, moyennant la somme de 11 000 livres. En 1768, le manoir figure comme "Pavillon" ou "fief" sur la carte de Belleyme. La famille Labrousse Lascaux possède encore le domaine en 1813. L'ancienne maison noble de Lascaux a donné son nom à la colline au pied de laquelle elle se trouve et, beaucoup plus récemment, à la célèbre grotte que celle-ci renferme, l'ensemble faisant partie jusqu'au troisième quart du XXe siècle de la même propriété. Elle comprenait une métairie, reconstruite à la toute fin du XIXe siècle (l'actuelle ferme de Fon Laroche), ainsi qu'un moulin banal aujourd'hui détruit, mais représenté sur le plan cadastral de 1813 et un pigeonnier (en ruine). Sur ce plan, le manoir est également associé à deux pavillons carrés de défense, à l'est et au sud-est, qui flanquent le portail d'entrée de la cour ; ils ont disparu, de même qu'une grande partie du portail.

Périodes

Principale : 14e siècle (incertitude)

Principale : 1ère moitié 16e siècle

Dressée à flanc de coteau et dominant la ferme de Fon Laroche située en contrebas et à distance, l'ancienne maison noble est accessible par un chemin montant en pente douce creusé dans la roche. Isolée dans une petite cour, elle adopte un plan en équerre : deux corps de logis disposés à angle droit, un corps principal au nord et un corps secondaire à l’ouest, avec la tour d’escalier de plan carré placée dans l’angle. En outre, un corps est aujourd’hui adossé côté cour au corps principal : un petit bâtiment, qui comprend un rez-de-chaussée et une terrasse au-dessus couverte par un toit en appentis. Ces corps de logis reposent sur un étage de soubassement en partie creusé dans la roche. Au rez-de-chaussée surélevé, le bâtiment principal comprend une grande pièce rectangulaire, dotée d'une vaste cheminée et d'un dressoir en meuble d'attache. Tous ces corps sont construits en grande partie en moellon pour les murs et en pierre de taille pour les parties vives, excepté le bâtiment principal qui présente presque exclusivement une maçonnerie en pierres de taille de différents appareils. Celui-ci est protégé par un haut toit à longs pans et à croupes, tandis que le corps secondaire l'est par un toit à longs pans et à demi-croupes. Tous sont cependant couverts en ardoises, le toit de la tour d'escalier compris.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile plate
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée, 2 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Fon Laroche

Cadastre: 1813 D4 1497, 2011 BE 154

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